Nous continuons, aujourd'hui, la suite de la prédication du pasteur Jonathan EDWARDS.
Je prie pour que Dieu se serve, encore aujourd'hui, de ce message pour toucher des coeurs à salut !
La colère de Dieu ressemble à une grande masse d'eau retenue par un barrage. Elle ne cesse d'augmenter et de s'élever, jusqu'au jour où une brèche lui permet de s'écouler. Plus on arrête le ruisseau qui l'alimente, plus le flot en sera rapide et puissant au jour de sa libération.
Oui, le jugement mérité par vos œuvres mauvaises n'a pas encore été exécuté. Le déluge de la vengeance de Dieu a été retenu jusqu'ici. Mais votre culpabilité ne cesse d'augmenter, et vous vous amassez chaque jour un trésor de colère. Les eaux montent et gagnent en puissance. Seul le bon vouloir de Dieu les retient. Elles veulent s'abattre sur vous et pressent fort pour s'écouler. Si Dieu ôtait sa main de la vanne, celle-ci s'ouvrirait violemment et immédiatement, et le déluge bouillant de la fureur de la colère divine s'y engouffrerait avec une furie inconcevable. Cette colère s'abattrait sur vous avec une force toute-puissante. Même avec dix mille fois plus de forces que vous n'en possédez actuellement, oui, et dix mille fois davantage que le plus intrépide et enragé des démons de l'enfer, vous ne pourriez pas faire face à cette colère.
L'arc en est tendu et la flèche déjà en place. La justice la pointe droit vers votre cœur. Seul le bon vouloir de Dieu, de ce Dieu en colère, qui n'a rien promis et qui est libre de toute obligation, empêche cette flèche de s’enivrer de votre sang à tout moment.
Ainsi donc, vous tous qui n'avez jamais connu le changement de cœur qu'opère le Saint-Esprit par sa grande puissance ; vous qui n'êtes pas devenus de nouvelles créatures, nées de nouveau, ressuscitées de la mort du péché à une nouveauté de vie ; vous tous, dis-je, êtes entre les mains d'un Dieu en colère.
Peu importe la multiplicité de vos réformes, seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d'être à l'instant engloutis par une destruction éternelle. Vos expériences religieuses, l'observation d'une certaine forme de religion ou vos prières ne vous délivreront pas.
Si mes propos ne vous convainquent pas en ce moment, le jour vient bientôt où vous en serez totalement persuadés. Ceux qui vous ressemblaient, et qui vous ont précédés hors de cette vie, en voient la réalité aujourd'hui. La destruction s'est abattue brusquement sur la plupart d'entre eux. Ils ne s'attendaient à rien. "Paix et sécurité", disaient-ils, mais ils voient maintenant la futilité de leurs appuis pour trouver leur paix et leur sécurité.
Le Dieu qui vous retient suspendus au-dessus de l'abîme infernal éprouve une infinie aversion à votre égard, tout comme l'on tient un insecte répugnant au-dessus du feu. Vous avez terriblement provoqué sa colère, et celle-ci brûle comme un feu à votre encontre. Vous méritez seulement d'être précipités dans le feu. Les yeux de Dieu sont trop purs pour supporter la vue que vous leur offrez, et vous lui paraissez dix mille fois plus abominables que le serpent le plus venimeux. Vous l'avez offensé, infiniment plus que ne l'a jamais fait le plus entêté des rebelles à l'égard de son prince. Pourtant, seule sa poigne vous empêche à tout moment de tomber dans le feu.
Elle seule vous a gardés de l'enfer la nuit dernière et vous a permis d'ouvrir à nouveau les yeux en ce monde après les avoir fermés dans le sommeil. Elle seule vous a préservés des tourments éternels depuis votre réveil.
De même, aucune autre raison ne vous a protégés de l'enfer depuis le début de votre lecture. Lors même que je vous parle, vous provoquez Dieu à la colère par la manière méchante et coupable dont vous réfléchissez à un sujet si solennel. Non, absolument aucune autre raison n'explique le fait que vous ne tombiez pas à l'instant même dans la bouche béante de l'enfer.
Oh, pécheur inconverti ! Réfléchissez au danger effrayant que vous courez.
Il y a une grande fournaise de colère, un abîme large et sans fond, un feu ardent de colère, au-dessus desquels la main de Dieu vous retient. Sa colère s'élève et brûle contre vous tout autant qu'elle s'acharne contre les damnés qui déjà peuplent l'enfer.
Seul le fil tendu de la miséricorde divine vous retient, alors que les flammes infernales font rage tout autour de vous, prêtes à tout moment à consumer ce lien. Rien de ce que vous avez accompli, ni rien de ce que pouvez jamais accomplir, ne peut repousser la flamme et amener Dieu à vous préserver une seconde de plus qu'il ne le décide.
C'est la colère du Dieu infini
Si ce n'était que le courroux d'un homme, même un puissant prince, vous pourriez le regarder comme insignifiant en comparaison. La colère des rois est à craindre, surtout s'il s'agit de monarques absolus, au bon vouloir de qui les possessions et la vie des sujets sont entièrement assujetties.
"La terreur qu'inspire le roi est comme le rugissement d'un lion; celui qui l'irrite pèche contre lui-même" (Proverbes 20.2).
L'homme qui irrite grandement un prince autoritaire risque fort de subir les plus extrêmes tourments conçus par les artifices humains, ou que le pouvoir de l'homme peut infliger.
Pourtant, le plus grand des potentats sur cette terre, dans sa plus grande majesté, et enveloppé de sa plus redoutable terreur, n'est qu'un faible et méprisable vermisseau comparé au grand et tout-puissant Créateur et Roi du ciel et de la terre. Même au plus fort de sa rage, ce monarque terrestre doit se contenter de peu, après avoir exercé toute l'ardeur de sa furie. Tous les rois de la terre ne sont devant Dieu que des sauterelles, rien, et même moins que rien. Le Roi des rois ne daigne pas même prendre garde à leur amour ou à leur haine. Sa colère est bien plus terrible, dans la mesure où sa majesté surpasse la leur. "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui... ne peuvent rien faire de plus... Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne... c'est lui que vous devez craindre" (Luc 12:4,5).
L'ardeur de sa colère
L'Ecriture parle souvent de la fureur de Dieu.
" II rendra à chacun selon ses œuvres, la fureur à ses adversaires, la pareille à ses ennemis " ; " Car voici, l'Eternel arrive dans un feu, et ses chars sont comme un tourbillon; il convertit sa colère en un brasier, et ses menaces en flammes de feu" (Esaïe 59:18; 66:15).
De même, nous lisons à propos de " la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout-puissant " (Apocalypse 19:15).
II s'agit de paroles d'une extrême terreur. Si seulement il était dit: "la colère de Dieu", ces mots indiqueraient déjà une horreur infinie, mais il est dit: "L'ardente colère du Dieu tout-puissant" La fureur de l'Eternel ! Comme cela doit être terrible ! Qui peut exprimer ou concevoir tout le sens de ces expressions !
C'est également " l'ardente colère du Dieu tout-puissant ", comme si sa force toute-puissante allait se manifester dans l'effet de l'ardeur de cette colère. Son omnipotence est, pour ainsi dire, enragée. Qu'en sera la conséquence? Qu'adviendra-t-il des minuscules vermisseaux qui vont l'endurer ? Quelle est la main dont la force suffit ? Jusqu'à quelle terrible, indicible et inconcevable profondeur de misère s'enfoncera la pauvre créature qui en subit les assauts !
Pasteur Jonathan EDWARDS