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13 octobre : pécheurs entre les mains d'un Dieu en colère (2/5)


Nous continuons, aujourd'hui, la suite de la prédication du pasteur Jonathan EDWARDS.

Je prie pour que Dieu se serve, encore aujourd'hui, de ce message pour toucher des coeurs à salut !






Les hommes n'ont pas de sécurité

Ils sont en danger, même quand rien ne l'indique. Sa santé n'offre pas de sécurité à l'homme. II court un terrible danger, même s'il ne voit pas comment il pourrait soudainement quitter ce monde, ou s'il ne perçoit pas de danger visible dans ses circonstances. L'expérience continuelle et multiple des siècles montre que l'homme n'a aucun gage d'assurance de ne pas être à la porte même de l'éternité, et d'être soudain propulsé dans un autre monde. Les manières imprévisibles et inattendues par lesquelles les hommes quittent ce monde sont innombrables et inconcevables. Les inconvertis marchent au-dessus de la bouche même de l'enfer. Une plaque pourrie recouvre cet abîme, si faible en tant d'endroits qu'elle soutient à peine leur poids. L'homme ne voit pas ces faiblesses. Les flèches de la mort volent invisibles en plein jour, et même l’œil le plus perçant ne les décèle pas. Dieu possède quantité de façons différentes et insondables pour ôter les méchants de ce monde et les envoyer en enfer. Il n'a pas besoin d'un miracle ou de sortir du sentier ordinaire de la providence pour détruire n'importe quel homme impie à tout moment.

Tous les moyens pour ôter les pécheurs de ce monde sont tellement et si absolument soumis à sa puissance et à sa décision, qu'il n'en dépend pas moins du simple bon vouloir divin de les envoyer en enfer que s'il n'utilisait jamais de moyens.

La prudence et le soin de l'homme ne le protègent pas

Qu'il les exerce lui-même pour préserver sa propre vie, ou que d'autres les déploient pour lui, ces choses ne lui apportent pas un instant de sécurité. La providence divine et l'expérience universelle portent aussi témoignage à la vérité de cette déclaration. L'évidence est claire. La sagesse de l'homme ne lui procure aucune sécurité en regard à la mort. Sinon, les sages et les grands de ce monde seraient moins susceptibles à une mort précoce et inattendue que les autres hommes. Qu'en est-il pourtant dans les faits? "Eh quoi! le sage meurt aussi bien que l'insensé!" (Ecclésiaste 2:16)

Tout effort pour échapper à l'enfer est vain

Les hommes prennent beaucoup de peines et usent de beaucoup d'artifices pour échapper à l'enfer, tout en rejetant Christ et en demeurant dans leur méchanceté. Tous ces efforts ne les protègent pas un instant de la destruction.

Presque tout homme naturel, en entendant parler de l'enfer, se flatte d'y échapper. Il trouve sa propre sécurité en lui-même, et s'appuie en ce qu'il a accompli, en ce qu'il fait, et en ce qu'il a l'intention d'entreprendre. Chacun échafaude des arguments sur la manière dont il évitera la damnation. Il se félicite de bien réussir en ce qui le concerne, et pense que ses efforts ne lui feront pas défaut.

Oui, on dit que peu de gens sont sauvés, et que la plus grande partie de l'humanité déjà passée est allée en enfer, mais chacun s'imagine qu'il a mieux préparé sa sauvegarde que ses prédécesseurs. Il n'envisage pas de finir dans ce lieu de tourments. Il détermine en son for intérieur de prendre un soin efficace de soi-même et de se débrouiller pour assurer sa réussite.


Mais ces insensés se trompent dans leurs plans et dans leur confiance en leurs propres forces et en leur sagesse. Ils ne s'appuient que sur une ombre. La plus grande partie de ceux qui ont vécu jusqu'ici, au bénéfice des mêmes moyens de grâce, est de toute évidence allée en enfer. Etaient-ils moins sages ou moins occupés à assurer leur propre salut ? Si nous pouvions leur demander, chacun en particulier, s'ils s'attendaient, en entendant de leur vivant parler de l'enfer, à devenir les objets de cette misère, ils répondraient tous sans exception: "Non, j'avais prévu les choses différemment dans mon esprit. Je pensais me débrouiller bien et que mes plans avaient de la valeur. Je prenais grand soin de ces choses, mais ce sort survint de manière inattendue. Je ne l'attendais pas à ce moment-là, ni de cette manière-là. La mort est venue comme un voleur dans la nuit. La colère de Dieu avait trop de rapidité pour moi. Oh, quelle bêtise insensée me contrôlait ! Je me félicitais et m'endormais par des rêves vains de ce qui devait m'arriver. Et alors que je disais: ‘Paix, paix’, la destruction soudaine s'est abattue sur moi."


Dieu n'est sous aucune obligation. Il n'a donné aucune promesse à l'homme naturel de le préserver un seul instant de l'enfer.

Il n'a certainement fait aucune promesse, soit de vie éternelle, soit de préservation ou de délivrance de la mort éternelle, si ce ne sont celles de l'alliance de la grâce. Toutes les promesses sont en Christ, car c'est en lui qu'est le oui.

Toutefois, ceux qui ne sont pas enfants de l'alliance n'ont certainement pas de part dans les promesses de l'alliance. Ils ne croient aucune de ses promesses, et ils n'en aiment pas le Médiateur.

Certains ont imaginé ou prétendu toutes sortes de choses pour les promesses faites en rapport aux efforts sincères de l'homme dans sa recherche du salut (celui qui cherche, et celui qui frappe, etc.). Il est toutefois clair et manifeste qu’à moins qu'il ne croit en Christ, tous les efforts de l'homme naturel en matière de religion, ainsi que toutes ses prières, ne placent Dieu sous aucune obligation de le préserver une seule seconde de la destruction éternelle.

Ainsi donc, l'on peut dire que la main de Dieu tient l'homme naturel au-dessus de l'abîme infernal. Il a mérité d'y être précipité par ses terribles provocations à l'encontre de Dieu. Sa condamnation est un fait accompli, et la colère divine à son égard n'est pas moindre que celle dont l'exécution frappe les hommes déjà parvenus dans le lieu des tourments éternels.


L'homme naturel (qui ne croit pas encore en Christ) n'a absolument rien fait pour apaiser et calmer cette colère. Dieu ne s'est nullement lié par une promesse de le garder un seul instant.

Le diable l'attend, l'enfer s'apprête à le recevoir, et ses flammes l'enveloppent déjà dans leur désire de le saisir et de le dévorer. Le feu infernal qui couve en son cœur lutte pour s'extérioriser. Un tel homme n'a aucun intérêt ni part en Jésus-Christ le Médiateur, il n'a donc aucun moyen à sa portée qui puisse lui procurer une quelconque sécurité.

Bref, l'homme impie, l'homme méchant, l'homme sans Christ n'a aucun refuge dont il peut se prévaloir. La seule raison pour laquelle il n'est pas précipité à tout moment dans la perdition éternelle provient de la volonté souveraine et de la tolérance miséricordieuse et extraordinaire d'un Dieu courroucé.



Un sujet tellement affreux devrait éveiller l'inconverti.

Ces vérités s'appliquent à quiconque n'appartient pas à Christ. Ce monde de misère, cet étang de feu et de soufre, s'ouvrent au-dessous de vous, il s'agit du terrible abîme des flammes ardentes de la colère de Dieu, de la bouche béante de l'enfer.

Aucune base ni aucun appui ne vous soutient. Seul le vide vous sépare de cette destruction, et seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d'y être précipités. Il est peu probable que vous le réalisiez clairement. Vous voyez effectivement que vous n'êtes pas encore en enfer, mais vous n'en décelez pas la vraie raison.


Vous pensez que votre bonne constitution physique ou votre hygiène de vie vous protègent. En fait, ces choses ne sont rien. Si Dieu retirait sa main, tous vos efforts ne vous empêcheraient pas plus de tomber dans l'abîme que l'air qui vous environne.


Votre impiété vous donne le poids du plomb, et tout votre être tend vers le bas, vers l'enfer. Si Dieu vous laissait aller, vous plongeriez immédiatement et rapidement dans ce gouffre sans fond. Vos soins et votre prudence, tous vos artifices et votre propre justice ont, pour vous garder de l'enfer, l'influence qu'a une toile d'araignée pour retenir la chute d'un rocher.

La terre refuserait de vous supporter si la volonté souveraine de Dieu ne vous préservait, car vous lui êtes un fardeau. La création soupire à cause de vous car elle est soumise contre son gré à la servitude de votre corruption. Le soleil ne vous éclaire pas volontiers de sa lumière, car vous servez le péché et Satan. La terre ne produit pas son fruit volontiers pour satisfaire vos convoitises. Elle ne vous offre pas de plein gré le cadre pour commettre vos actes de méchanceté.

L'air ne se prête pas volontiers pour vous servir de souffle, alors que vous passez votre vie à servir les ennemis de Dieu. La création de Dieu est bonne et doit servir à l'homme à servir Dieu. Elle ne se prête pas de tout cœur à un autre dessein, mais elle soupire quand on l'assujettit à des buts si contraires à sa nature et à son dessein d'origine. Le monde vous cracherait de sa sphère si la main souveraine de Celui qui l'a soumis à la vanité dans l'espérance ne vous protégeait.


Les sombres nuages de la colère de Dieu vous surplombent en ce moment même, emplis de fureur, et ils éclateraient sans délai si la main de Dieu cessait de les restreindre. Le souverain bon vouloir de Dieu empêche pour l'instant ses vents impétueux de s'abattre sur vous, ou la destruction vous emporterait comme une tornade. Vous ressembleriez alors à la paille que le vent soulève après la moisson d'été.


Pasteur Jonathan EDWARDS

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